« Heureux soient les fêlés, car ils laisseront passer la lumière » Michel Audiard
La vie nous offre parfois de mystérieuses et heureuses coïncidences, celles-ci portent un nom : synchronicité.
C’est précisément cette force impalpable, invisible mais si présente qui est venue frapper à ma porte mardi dernier. Je venais tout juste de terminer la saison 4 de la série « Dix pour Cent« , une série que j’adore depuis sa création. J’ai immédiatement été interpellée, hypnotisée par une comédienne au physique puissant, nouvellement arrivée dans cet ultime opus. Curieuse irrépressible, j’ai eu envie d’en savoir plus.
« Elle » s’appelle Estelle Meyer. Comédienne, chanteuse, auteure, interprète, elle a un parcours incroyablement riche, vivant, joyeux. « Voilà quelqu’un que j’aimerais bien rencontrer« . Mais comment faire ?
Et c’est là, à ce moment précis de ce nouveau jour de confinement sans relief que la magie opère. En consultant mon compte Instagram, je me connecte au compte d’Odile Chabrillac, amie, journaliste, psychothérapeute, naturopathe, sorcière des temps modernes. Odile nous fait l’immense cadeau, pour mieux accompagner cette drôle de période, d’un 7/7 en direct avec des invité.e.s de choix tous les soirs à 19h.
Qui est l’invitée du jour ? Je vous le donne en mille… Estelle Meyer ! Whaouh ! Sans voix, subjuguée par la force de ces deux protagonistes, par la joie qui se dégage de leur échange… Comme si l’Univers avait entendu mon désarroi du matin.
La suite est tout aussi magique. Je vous la raconte maintenant !
Créer un lien entre nos pensées et la réalité
Imprégnée de toute la vitalité de cette rencontre virtuelle, je prends ma plus belle plume (virtuelle elle aussi) pour écrire à Estelle et solliciter une interview. Comme par magie, la comédienne me répond. Comme par magie, elle me dit oui, un joyeux « oui ». L’interview est fixée. Samedi, 10h30.
Portrait d’une louve incandescente, d’une gitane sauvage, « née d’un ventre qui chantait ».
Un parcours, une ode à la vie, à la féminité, à l’humain
Née d’un ventre qui chantait
Cette affirmation, puissante et poétique, est un sublime hommage à sa maman, chanteuse lyrique, habitée d’une soif d’absolu, qui à 18 ans, voulait être religieuse.
Estelle, fille et petite-fille de musiciens grandit dans un univers joyeux, et trace elle-aussi sa voie en travaillant sa voix. Sortie avec succès du Conservatoire d’Art Dramatique il y a dix ans, elle s’engage avec des gens qui lui ressemblent. Ne dit-on pas « Qui se ressemble s’assemble » ?
La vie est une succession de rencontres
C’est une vie artistique « à tiroirs » qui ouvre les plus belles perspectives à cette amoureuse des mots, respectueuse de ses engagements.
Il y a d’abord François Orsoni, metteur en scène de théâtre, fondateur du Théâtre NéNéka, l’un des premiers à l’avoir fait chanter sur scène. Aujourd’hui, Estelle se produit sur de très belles scènes comme celle des Plateaux Sauvages.
Guillaume Vincent, metteur en scène de théâtre, acteur et dramaturge. Il lui confiera des rôles classiques à la hauteur de sa démesure.
Constance Demontoy, célèbre directrice de Casting. Découvreuse de talents, elle donne notamment à Estelle la joie d’être à l’affiche du film « Rêves de Jeunesse » d’Alain Raoust (2019), plus récemment de la cultissime série « Dix pour Cent » (2020) diffusée sur France 2.
« La vie est une succession de rencontres de gens qui te font confiance, croient en toi, t’accompagnent puissamment à devenir toi-même«
Il y a aussi Carole Chichin, sa manageuse, Béatrice Hall, son agent chez VMA. Des femmes qui aident la comédienne à donner du sens à ce qui l’entoure, des partenaires avec lesquelles elle avance main dans la main.
Le mot qui guérit
Plus d’une heure d’échange téléphonique avec Estelle a illuminé ma journée. Sans nous connaître, nous étions connectées.
Cette talentueuse comédienne envoie de la joie, une joie contagieuse qui rend plus belle nos existences. Amoureuse de la vie, l’humain est au centre de tous ses choix. Son physique, un subtil mélange de masculin-féminin lui offre des rôles de femmes « pleines », vivantes, joyeuses.
Son enfance lui insuffle l’amour des mots. Fille d’une chanteuse lyrique et petite-fille d’un grand-père violoniste classique, elle biberonne à la théâtralité et à la force des mots.
En recherche permanente de spiritualité, Estelle se relie au mystère, à l’harmonie qui nous dépasse, elle évoque avec force « le mot qui guérit » et me raconte avec passion une coutume usuelle au Maghreb, celle de l‘infusion du mot qui guérit.
La puissance de ses origines
Il y a deux ans, son amoureux lui offre un cadeau des plus atypiques, un test ADN qui va lui permettre de tracer avec précision la carte de ses ancêtres. D’abord bouleversée, elle va s’enrichir de toutes ces influences venant d’Espagne, Maroc, Algérie, Grèce et beaucoup d’autres. Des ascendances puissantes que l’on retrouve notamment dans ses spectacles musicaux.
Ses projets
Des projets, elle en à plein, me dit-elle dans un grand éclat de rire. Actuellement à l’affiche du film du très talentueux Nicolas Maury, Garçon Chiffon, elle sera sur scène en 2021, si les conditions sanitaires le permettent, à l’Opéra Bastille, aux Plateaux Sauvages, en tournée en concerts. Nous la retrouverons également à l’affiche du film des réalisatrices Chloé Bourgès et Sigrid Bouaziz, Rupture(s).
Le questionnaire de Proust d’Estelle
Votre qualité préférée chez un homme ? La féminité
et chez une femme ? La puissance
Votre principal défaut ? Têtue comme un bélier furieux
Votre occupation préférée ? Partager de l’essentiel qui remue. Progresser. Etre bousculée pour grandir. Des grands fous rires qui secouent le corps. Jouer au théâtre ou devant une caméra et sentir « Que Tout est juste et libre ».
Votre rêve de bonheur ? Une communauté aimante dans une maison sublime qui peint, Chante, cuisine, crée, écrit, tourne des films, fait de la Musique, prie.
Ce que vous voudriez être ? Une nomade libre. Une Femme qui tient salon au 19e siècle. Une courtisane sublime. Un Pirate déchaîné qui fend la Mer. Dieu.
Votre couleur préférée ? Le bleu ardent
Votre fleur préférée ? La primevère humble et enfantine qui annonce le printemps
Votre oiseau préféré ? La chouette, le rouge-gorge
Votre auteur préféré ? Paul Eluard
Votre prénom favori ? Alma
Ce que vous détestez par-dessus tout ? La médiocrité, la planque, râler, se complaire
Le don de la nature à avoir, selon vous ? La générosité
La faute qui vous inspire le plus d’indulgence ? L’hypersensibilité
Votre état d’esprit actuel ? Mi-angoissée, mi-extasiée
Votre devise ? Heureux les fêlés, ils laissent passer la lumière
Vous aimeriez mourir ?… Comblée, calme, pleine. Avec l’impression d’avoir agi, grandi, accompli. Cette phrase de Montaigne m’aide: « je veux que la mort me trouve plantant mes choux indifférent d’elle et de mon jardin imparfait »
Et pour découvrir mieux encore cette comédienne aux multiples facettes, vous pouvez la suivre sur Instagram Facebook et sur sa chaîne YouTube
J’espère que vous passerez un très agréable week-end et que les Papotis de Thalie vous apporteront un peu de joie et de lumière. Prenez bien soin de vous et vos proches mes petits papoteurs. Kénavo !