« La vérité suprême de la vie est dans l’art » Marcel Proust (1871-1922)
La vie est faite de belles rencontres, riches d’échanges et de partage. C’est, une nouvelle fois, ce que je viens de vivre en rencontrant, par l’intermédiaire d’Alain Ropars, galeriste à Perros-Guirec (Galerie Terre d’Ici), l’artiste-peintre, sculpteur et céramiste Thoma Ryse près de Paimpol. Une vraie rencontre qui s’est faite en deux temps, riche et intense, que je suis heureuse de partager avec vous aujourd’hui. La saga artistique de cette fin d’été continue…
Thoma Ryse : un « Arzour* » connu et reconnu
Un *Arzour, c’est un « Artiste » en breton. C’est aussi le nom du magnifique magazine consacré aux artistes de Bretagne, à l’initiative de l’association Tryphazé. Un trimestriel né en 2016 qui a d’ailleurs consacré un très beau portrait à Thoma Ryse.
« A 10 ans, je savais que je serais peintre. En fait, je suis né peintre à Toulouse« … Ainsi commença notre entretien avec l’artiste-peintre que je savourais de rencontrer. Bien que son environnement ne soit pas porteur artistiquement parlant, le jeune Thoma dessinait avec bonheur sur un bord de table, dans la cuisine de sa mère. Le dessin le calmait, l’apaisait. Rêveur et un peu dans la lune, c’est à ce moment-là qu’il prit conscience que sa vie se dessinerait autour de l’art. Il avait 10 ans !
A 14 ans, il fabrique de ses mains sa première « boîte à peintures ». Il l’a toujours ! J’ai eu la joie de la découvrir dans son atelier, niché dans la campagne paimpolaise.
A 17 ans, sa vie bascule dans le néant. Un très grave accident le plonge dans un coma profond. A son réveil et dans les longs mois qui ont suivi, Thoma Ryse nourrit ce qui va donner du sens à son existence : l’art sera son souffle vital (un hommage au taoïsme) et son expression ne fera qu’exprimer chaque jour son immense joie de vivre, son émerveillement poétique et la reconnaissance infinie que l’artiste voue à la vie !
Parisien jusqu’en 2000 et déjà connu et apprécié, il s’installe en Bretagne en famille, près de Paimpol. Depuis 18 ans en Côtes d’Armor, l’artiste a sillonné la région à la rencontre de peintres, sculpteurs, céramistes. Il s’initie à de nombreuses techniques. Heureux de ne répondre à aucun formatage – l’artiste n’est pas passé par la case « Beaux-Arts » – il s’applique à retrouver dans son travail quotidien cette intimité vitale avec le souffle et ce si fragile fil d’Ariane, ligne directrice de la vie.
Thoma Ryse : une ode à la vie, entre raison et émotion
L’artiste, n’appartenant à aucun genre identifié, écoute son intuition. Porteur d’un savoir obtenu à la naissance, il le traduit par un mélange de formes jaillissantes (pulsions, pleurs, amours, émotions, passions) et de formes géométriques (résultat de l’apprentissage). Chacune de ses œuvres possède une part de raison et d’émotion. C’est sa manière de traduire la quête permanente de l’être humain à trouver le juste équilibre entre ces deux pôles. Rien n’étant définitif, c’est dans le mouvement de la vie que s’exprime le peintre. Vous remarquerez d’ailleurs la présence quasi permanente du vortex dans le travail de l’artiste.
Thoma Ryse : un subtil mélange d’influences orientale et occidentale
D’abord influencé par les sages asiatiques (Lao-Tseu), il s’imprègne également des grands mystiques occidentaux (Marc-Aurèle, Kierkegaard) pour compléter la conception visuelle de son art. Il quitte l’art figuratif qui l’enfermait dans un sujet et cite à ce moment-là Antoine de Saint-Exupéry « On ne voit bien qu’avec le cœur. L’essentiel est invisible pour les yeux« … C’est le cas lorsque l’on regarde une de ses œuvres, il faut se projeter loin derrière et là, la toile s’agrandit. On entre alors dans le champ de tous les possibles, à la recherche de la beauté physique et spirituelle.
« Peindre et sculpter est une nécessité pour moi« , affirme l’artiste qui affiche une vraie liberté dans son travail. Loin de tout dogme, loin de toute théorie, il éprouve au quotidien le même plaisir, le même engouement de franchir la porte de son atelier pour y exprimer ses émotions et se donner corps et âme à son art.
Un atelier bien caché au cœur de la campagne bretonne
C’est dans la région de Paimpol, près de chez lui, que l’artiste a posé ses pinceaux. Fière que l’artiste m’invite à découvrir son univers, je ne me suis pas fait prier pour le rejoindre dans son antre. Une belle bâtisse ancienne accueille le travail du peintre-sculpteur au quotidien et c’est dans un capharnaüm organisé que s’exprime toute la générosité de Thoma dans son œuvre : peinture, sculpture et céramique. J’ai adoré !
Thoma Ryse : un artiste qui s’exporte
En 2004, sous l’impulsion d’un de ses collectionneurs français, une galerie de Hong-Kong le remarque et lui propose une exposition personnelle. « J’ai immédiatement su que découvrir l’Asie géographique allait me permettre de vérifier ma connaissance de l’Orient philosophique« . En février 2005, l’artiste s’installe pour trois mois dans la mégapole asiatique, dans un atelier mis à sa disposition. Il y travaille avec acharnement et passion. Il y convie des journalistes du monde entier.
Quatre expositions se succèdent en mai 2005, lors du Festival d’Art français, « Le French May« , dans des lieux plus prestigieux les uns que les autres. Le très grand succès rencontré par ces « Abstract Art Exhibitions » et l’entrée d’une sculpture « l’Art qui repose » (photo ci-dessous) au Musée d’Art Moderne de Shanghai, le Duolun Museum of Modern Art, favorisent alors de belles collaborations avec des galeries de Beijing, Shanghai, Suzhou.
Un nouveau chemin s’est dessiné pour l’artiste qui se rendra à nouveau, en fin d’année, dans cette ville de contraste, d’énergies incroyables, de cultures qui se juxtaposent, d’empilements improbables, de couleurs et de lumière.
Les Papotis de Thalie évoqueront avec vous les nouveaux projets qui animent l’artiste dans les mois à venir, soyez-en sûrs !
En savoir un peu plus sur Thoma Ryse, c’est maintenant dans le célèbre questionnaire de Proust… Et hasard ou évidence ?… son auteur préféré s’appelle Marcel Proust…
Votre qualité préférée chez un homme ? L’honnêteté
Votre qualité préférée chez une femme ? L’honnêteté
Votre principal défaut ? L’impatience
Votre occupation préférée ? J’hésite entre la peinture et l’amour
Votre rêve de bonheur ? Le bonheur, je le vis au quotidien
Ce que vous voudriez être ? Moi-même
Votre couleur préférée ? Orange
Votre fleur préférée ? La pivoine
Votre oiseau préféré ? Le martin-pêcheur pour sa vivacité et ses couleurs
Votre auteur préféré ? Proust mais aussi Zola, Hugo…
Votre prénom favori ? –
Ce que vous détestez par-dessus tout ? La vulgarité
Le don de la nature à avoir, selon vous ? La curiosité
La faute qui vous inspire le plus d’indulgence ? La gourmandise
Votre état d’esprit actuel ? Serein
Votre devise ? Cherche ! … Et ne cesse jamais de chercher !
Vous aimeriez mourir ?… Ni oui ni non… Cette transition m’indiffère…
Et comme un seul article ne suffit pas à évoquer toutes les facettes de cet artiste polyvalent, un prochain zoom des Papotis de Thalie sera consacré au travail du sculpteur… Des œuvres monumentales, joyeuses, vivantes, imposantes…
J’aurai, à ce propos, le plaisir d’accompagner l’artiste à Dinard la semaine prochaine. Thalassa Sea & Spa Dinard expose, depuis le 5 juillet et jusqu’au 15 novembre prochain, 16 sculpteurs en extérieurs. Art & Mer, une démarche culturelle forte dans un paysage qui offre l’infini… où Thoma Ryse a choisi de montrer « Aplomb« , une sculpture à l’équilibre incertain, « un reflet de notre vie dans toute sa vulnérable beauté« . Rendez-vous le 13 septembre sur le blog pour en savoir plus…
Photo de couverture : Thoma Ryse – Triptyque – Spring Feeling
Une sélection d’œuvres de l’artiste (peintures et sculptures) est présentée à la Galerie Terre d’Ici à Perros-Guirec (8, rue du Général de Gaulle – 22700 Perros-Guirec).
Pour découvrir l’univers de Thoma Ryse, il vous suffit de suivre ce lien : www.thomaryse.fr
Vous pouvez également le découvrir sur Facebook : https://www.facebook.com/thoma.ryse.1 et sur Instagram : @rysethoma